Le Gingembre est-il aphrodisiaque ? La (véritable) réponse

Le gingembre possède une solide réputation pour ses propriétés aphrodisiaques. Et pourtant…. Alors, est-ce vraiment le cas ? Si non, pourquoi lui prête-t-on cette vertu ? Et quels sont dans ce cas ses réels bienfaits ? Découvrez toutes les réponses dans notre article dédié.

Mettons de suite fin à cette croyance répandue depuis bien longtemps : le gingembre n’est pas aphrodisiaque. Du moins, aucune étude scientifique solide n'appuie cette affirmation. Cette idée reçue tient son origine de plusieurs facteurs ayant imprégné la pensée commune. En clair, si vous souhaitez stimuler votre désir, il ne faudra donc pas compter sur cette épice…

La réputation “aphrodisiaque” du gingembre ne sort pas de nulle part, mais a bien une (voire plusieurs) histoires :

• Une histoire de tradition d’abord : depuis le XIᵉ siècle, en Asie, le gingembre était déjà considéré comme un allié du désir, avant que cette croyance ne se propage en Europe et en Afrique et ne s’installe durablement dans nos croyances populaires actuelles.
• Une histoire de goût ensuite : piquant, épicé, réchauffant… difficile de ne pas y voir une métaphore sensorielle qui en a séduit plus d’un.
• Une histoire de fertilité enfin : d’une croyance à une autre, certains ont prêté au gingembre ce rôle, renforçant encore son aura mystérieuse.

Or, cette réputation relève davantage du mythe que de preuves scientifiques solides. Pourtant, ce mythe perdure : de nombreux sites relayent encore l’idée que le gingembre serait aphrodisiaque. Ils mettent en avant certains de ses composés actifs, comme le gingérol et le shogaol, censés avoir une action stimulante ou vasodilatatrice. Mais, malgré ces hypothèses, aucune étude sérieuse n’a confirmé un effet réel sur la fonction sexuelle.

Même si le gingembre n’est pas l’allié que l’on croit pour les histoires de cœur, il n’en reste pas moins un rhizome aux nombreux atouts pour la santé.

Selon certaines monographies de santé, le gingembre favorise la sécrétion des sucs gastriques (ces liquides produits par l’estomac qui aident à décomposer les aliments) et soutient la motilité intestinale (les mouvements naturels des intestins qui font avancer les aliments digérés). Deux mécanismes essentiels pour une bonne digestion [1]. Le gingembre contribue ainsi à réduire des désagréments ponctuels comme les ballonnements, la constipation passagère ou l’indigestion.

Grâce à ses composés actifs, le gingérol et le shogaol, le gingembre participe au bon fonctionnement de l’estomac. Plusieurs monographies ont mis en évidence son intérêt pour prévenir les nausées et vomissements, notamment en cas de mal des transports ou de mal de mer [1].

Cela est certes moins glamour que le côté aphrodisiaque, mais cet atout peut tout de même s’avérer fort utile si un long voyage vous attend en compagnie de votre âme-sœur…

Le gingembre possède également un rôle sur le confort articulaire [2]. Il aide à maintenir la souplesse des articulations et à limiter les raideurs matinales, essentiel à une bonne mobilité [3]. Il est ainsi conseillé à toutes les personnes souhaitant conserver la bonne santé de leurs articulations. Il pourra aussi être apprécié par les sportifs, dont les articulations sont fortement mobilisées selon la pratique.

Les propriétés antioxydantes du gingembre contribuent à protéger l'organisme du stress oxydatif. Pour preuve, il possède du manganèse, un minéral réputé pour son potentiel antioxydant [4]. Rappelons-le, cette particularité permet de lutter contre les radicaux libres, qui, en trop grande quantité, finissent par attaquer les cellules de notre corps.

La composition en éléments antioxydants du gingembre lui confère aussi des vertus contribuant à la bonne santé cardiovasculaire. Des études [5] [6] ont exploré son rôle dans le soutien du système circulatoire et de la fonction cardiaque. Le gingembre participerait également au maintien d’un taux de cholestérol normal.

En somme, le gingembre ne fera pas chavirer les cœurs, mais il contribuera au moins à conserver la santé du vôtre !

Enfin, certains travaux scientifiques suggèrent que le gingembre pourrait intervenir dans le contrôle de la glycémie et améliorer la sensibilité à l’insuline [7]. Il pourrait ainsi aider à maintenir un taux de sucre stable dans le sang.

Si le gingembre ne peut pas vraiment être considéré comme un aphrodisiaque naturel, d’autres plantes, en revanche, sont reconnues pour posséder cette propriété.

En stimulant le désir sexuel et en soutenant la fertilité chez l’homme comme chez la femme, la maca est réputée pour être aphrodisiaque. Elle est notamment appréciée pour son action bénéfique sur la production et la mobilité des spermatozoïdes, et plus largement sur le maintien d’une fonction sexuelle saine. Plante énergisante, elle apporte aussi du tonus physique et mental, renforçant ainsi vitalité et bien-être global.

Le gingembre n’est peut-être pas un aphrodisiaque à part entière, mais il reste un allié idéal pour relever vos préparations. Combiné à la maca, connue comme un classique des plantes aphrodisiaques, il apporte chaleur et intensité aux recettes. Voici deux idées simples, auxquelles vous pouvez ajouter une pointe de gingembre pour plus de caractère et de saveur.

[1] Monographie de santé EMA sur le gingembre - Community herbal monograph on Zingiber officinale Roscoe, rhizoma

[2] Srivastava, K C, and T Mustafa. “Ginger (Zingiber officinale) in rheumatism and musculoskeletal disorders.” Medical hypotheses vol. 39,4 (1992): 342-8.

[3] Monographie OMS - Rhizoma Zingiberis

[4] Règlement n°432/2012 établissant une liste des allégations de santé autorisées portant sur les denrées alimentaires

[5] Nganou-Gnindjio, Chris Nadège, et al. “Cardiometabolic Effects of Zingiber Officinale Roscoe Extracts in Type 2 Diabetic Cameroonians Patients after Six Weeks of Add-on Therapy: A Single Clinical-Arm Trial.” Annales de Cardiologie et d’Angéiologie, vol. 71, no. 3, 2022, pp. 160–165.

[6] Hasani, Hossein et al. “Does ginger supplementation lower blood pressure? A systematic review and meta-analysis of clinical trials.” Phytotherapy research : PTR vol. 33,6 (2019): 1639-1647.

[7] Zhu, Jie et al. “Effects of Ginger (Zingiber officinale Roscoe) on Type 2 Diabetes Mellitus and Components of the Metabolic Syndrome: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials.” Evidence-based complementary and alternative medicine : eCAM vol. 2018 5692962. 9 Jan. 2018