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Acide oxalique (oxalates) : quels risques pour la santé ?

Saviez-vous que l’acide oxalique (oxalates) est présent dans de nombreux aliments de votre quotidien ? S’il peut offrir certains bienfaits, un excès peut être associé à des troubles comme les calculs rénaux. Dans cet article, nous vous expliquons tout sur cet acide souvent méconnu, ses impacts potentiels sur la santé et les bonnes pratiques pour l’intégrer de façon équilibrée dans votre alimentation.
Par Julie SIMONKLEIN, Diététicienne
9 minutes
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Connu pour son rôle dans les calculs rénaux ou les troubles digestifs, l’acide oxalique, ou oxalate, intrigue autant qu’il inquiète. Présent dans de nombreux aliments pourtant considérés comme “sains” (épinards, amandes, cacao…) ce composé naturel reste largement méconnu.

Faut-il vraiment s’en méfier ? Cet article vous aide à comprendre l'acide oxalique, son effet sur l’organisme, et surtout comment adapter votre alimentation intelligemment, sans tomber dans les excès.

Sommaire

COMPRENDRE L’ACIDE OXALIQUE : ORIGINES ET RÔLE DANS L’ALIMENTATION

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Définition et caractéristiques

L’acide oxalique, ou oxalate, est un composé organique naturellement présent dans de nombreuses plantes. Il s’agit d’un acide d’origine végétale, qui a la capacité de se lier à certains minéraux comme le calcium, le fer ou le magnésium, formant des sels insolubles.

Chez les végétaux, l’acide oxalique joue un rôle dans la régulation des minéraux, la défense contre les herbivores et l’équilibre cellulaire. Chez l’humain, en revanche, une consommation excessive peut nuire à l’absorption de certains nutriments et favoriser la formation de cristaux ou calculs rénaux.

Bon à savoir : le corps humain peut aussi produire de petites quantités d’acide oxalique (oxalates) de manière endogène, à partir du métabolisme de certains acides aminés.

Quels aliments sont riches en acide oxalique ?

L’acide oxalique est naturellement présent dans de nombreuses plantes, en particulier dans les légumes à feuilles vertes, certaines graines et oléagineux, les fruits acides, quelques épices et autres aliments divers. Voici une liste des principaux aliments riches en acide oxalique [1] :


  • Épinards
  • Bette à carde (ou blette)
  • Rhubarbe
  • Cacao, chocolat noir
  • Amandes, noisettes, noix de cajou, cacahuètes
  • Patate douce
  • Betterave cuite
  • Thé noir
  • Graines de chia
  • Quinoa

L’acide oxalique est-il toujours mauvais ?

Non, l’acide oxalique n’est pas intrinsèquement toxique. Il est naturellement présent dans de nombreux aliments d’origine végétale, souvent considérés comme sains et riches en fibres, vitamines, antioxydants ou minéraux essentiels. Chez une personne en bonne santé, intégrés dans une alimentation variée et équilibrée, ces aliments sont généralement bien tolérés. Ce qui pose problème, c’est l’excès répété, combiné à un apport insuffisant en minéraux ou à une prédisposition aux calculs rénaux.

En résumé : ce n’est pas la présence d’acide oxalique qui est en cause, mais le déséquilibre dans lequel il est consommé ou la sensibilité individuelle.

POURQUOI FAUT-IL LIMITER L’EXCÈS D’ACIDE OXALIQUE ?

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Impact sur la santé des reins

Lorsqu’il est présent en grande quantité, l’acide oxalique peut se lier au calcium dans les urines et former des cristaux d’oxalate de calcium. Ces cristaux peuvent s’agglomérer et former des calculs rénaux. D’après les données sanitaires françaises, près de 90 % des calculs urinaires contiennent de l’acide oxalique [3]. Ce risque est accru en cas d’hydratation insuffisante, de prédisposition personnelle ou de régime déséquilibré.

Absorption du calcium et carences possibles

L’acide oxalique a la capacité de se lier au calcium dans le tube digestif, formant un complexe non absorbable. Ce mécanisme réduit la biodisponibilité du calcium, ce qui peut contribuer à long terme à des carences, en particulier chez les personnes ayant déjà un apport faible ou des besoins accrus (enfants, femmes enceintes, sportifs…). Ce phénomène est particulièrement préoccupant si :


  • L’alimentation est pauvre en calcium (exemple : alimentation végétalienne non équilibrée),
  • Ou si les sources de calcium sont systématiquement consommées avec des aliments riches en acide oxalique, ce qui bloque leur assimilation.

Principaux symptômes d’un excès

Un excès d’acide oxalique dans l’organisme peut entraîner des signes discrets [4], mais révélateurs, en particulier chez les personnes sensibles ou déjà fragilisées :


  • Douleurs lombaires (souvent unilatérales), associées à des envies fréquentes d’uriner
  • Fatigue chronique, troubles du sommeil, brouillard mental
  • Irritations digestives : ballonnements, inconfort, intolérance à certains végétaux
  • Dans certains cas, hypersensibilité nerveuse (bruits, stress, migraines)

Ces symptômes ne sont pas spécifiques à l'acide oxalique, mais doivent alerter chez les personnes à risque ou ayant déjà des antécédents.

COMMENT RÉDUIRE L’ACIDE OXALIQUE AU QUOTIDIEN ?

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Conseils alimentaires simples

Limiter les oxalates ne signifie pas se priver de tous les aliments sains. Il s’agit plutôt d’adopter une approche équilibrée, en faisant quelques ajustements faciles au quotidien. Voici les réflexes les plus utiles :


  • Alterner les aliments riches et pauvres en acide oxalique, pour éviter les effets d’accumulation.
  • Privilégier la cuisson à l’eau bouillante, qui réduit significativement la teneur en oxalates solubles (jusqu’à 30 à 80 % selon les aliments).
  • Boire suffisamment d’eau (1,5 à 2 litres/jour) pour favoriser l’élimination rénale.
  • Et bien sûr, diversifier son alimentation avec des aliments naturellement pauvres en oxalates.

Voici également quelques alternatives simples aux aliments riches en acide oxalique :

ALIMENT RICHE EN OXALATES ALTERNATIVES PAUVRES EN OXALATES
Épinards cuits
Roquette, laitue romaine, mâche
Amandes
Graines de Courge, noix du Brésil, graines de tournesol
Cacao
Caroube, Cannelle, Lucuma
Graines de chia
Patate douce
Chou-fleur, courge butternut, panais

Les bonnes associations alimentaires

Plutôt que d’éliminer tous les aliments contenant de l’acide oxalique, il est plus judicieux de les consommer avec modération et de les associer intelligemment à certains nutriments. Cela permet de limiter leur absorption et d’éviter les effets indésirables, tout en conservant les bénéfices nutritionnels. Voici les points d’attention principaux :


  • Le calcium, consommé au même repas qu’un aliment riche en acide oxalique, permet de former un complexe non absorbable dans l’intestin. Résultat : les oxalates sont éliminés par les selles plutôt que filtrés par les reins. Les meilleures sources restent bien sûr les produits laitiers, mais on en retrouve également en grande quantité dans le brocoli, le tofu enrichi au calcium, les eaux minérales calciques et les sardines avec arêtes.
  • Le magnésium agit de manière complémentaire. Il réduit la cristallisation des oxalates dans les urines et participe à l’équilibre acido-basique. On le trouve notamment dans les graines de courge, les graines de lin, le tofu ferme, l’avocat ou les eaux minérales magnésiennes.
  • En revanche, une consommation excessive de vitamine C (souvent via des compléments >1000 mg/jour), peut augmenter la production d’acide oxalique dans le foie, et donc le risque de calculs. Il est donc essentiel de limiter les apports très élevés, sauf indication médicale.

En maîtrisant ces associations, on peut réduire efficacement l’impact des oxalates, tout en conservant une alimentation variée, végétale, et bénéfique pour la santé.

Les erreurs fréquentes à éviter

Certaines habitudes, adoptées avec de bonnes intentions, peuvent en réalité renforcer l’impact de l'acide oxalique (oxalates) sur l’organisme. Manque d’information, excès de zèle ou conseils non personnalisés sont souvent à l’origine de déséquilibres inutiles.


  • Suivre un régime restrictif sans accompagnement : supprimer tous les aliments riches en acide oxalique sans tenir compte de leurs apports nutritionnels (fibres, antioxydants, minéraux) peut entraîner d'autres carences et déséquilibres.
  • Multiplier les smoothies verts aux épinards, cacao, amandes ou chia : la répétition quotidienne de ces aliments “sains” en forte quantité est un cas fréquent de surcharge oxalique.
  • Automédication ou cures détox non encadrées : certains compléments naturels ou plantes très concentrées, pris sans suivi, peuvent aggraver la situation au lieu de la corriger.

En résumé : mieux vaut adopter une approche raisonnée, personnalisée, et s’appuyer sur les conseils d’un professionnel formé à la nutrition ou à la phytothérapie.

Vos prochaines actions concrètes

Adopter les bons réflexes commence par de petits ajustements simples. Voici ce que vous pouvez faire dès maintenant :


  • Observer vos habitudes alimentaires sur une semaine : repérez les sources régulières d’acide oxalique.
  • Faire évoluer votre assiette sans vous priver : alterner, associer, varier.
  • Consulter un professionnel de santé ou un diététicien si vous avez un terrain à risque (calculs, troubles digestifs, carences) ou des doutes sur vos habitudes.
  • Et pourquoi pas, partager ces infos autour de vous : beaucoup pensent encore que les oxalates sont anodins, ou au contraire à éliminer complètement.

Comprendre le rôle de l’acide oxalique dans l’alimentation, c’est avant tout apprendre à équilibrer ses choix sans tomber dans les excès ni les interdits. En adaptant quelques habitudes (varier ses sources végétales, bien associer les nutriments, éviter les excès répétitifs…) il est tout à fait possible de préserver son bien-être sans renoncer aux bienfaits des plantes. L’objectif n’est pas d’exclure, mais de consommer en conscience.

Julie SIMONKLEIN Dieteticienne Naturopathe

Julie SIMONKLEIN, Diététicienne Naturopathe

Diététicienne-naturopathe passionnée, Julie allie expertise en nutrition et phytothérapie pour développer des compléments alimentaires bio chez Amoseeds. Responsable R&D et Affaires Réglementaires, elle supervise chaque étape, de la formulation à la mise sur le marché, avec une approche centrée sur la santé globale et le bien-être.

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NOS EXPERTS RÉPONDENT À VOS QUESTIONS

Quels sont les symptômes d’un excès d’acide oxalique ?

Un excès d’acide oxalique peut entraîner, chez certaines personnes sensibles, des douleurs lombaires, des envies urinaires fréquentes, une fatigue chronique, des troubles digestifs (ballonnements, inconfort), ou encore une hypersensibilité au stress. Ces signes ne sont pas spécifiques, mais doivent alerter en cas d’antécédents de calculs rénaux ou d’alimentation très riche en végétaux oxaliques.

Comment réduire le taux d’oxalates dans l’alimentation ?

Il est conseillé de :

  • Varier les végétaux consommés (ne pas manger les mêmes chaque jour),
  • Alterner aliments riches et pauvres en oxalates,
  • Utiliser la cuisson à l’eau (bouillir les épinards, les blettes…),
  • Boire suffisamment d’eau,
  • Et associer des aliments riches en calcium ou magnésium aux sources d’acide oxalique pour limiter leur absorption.

Quels aliments privilégier si on fait des calculs rénaux ?

On privilégiera les aliments :

  • Riches en calcium (brocoli, sardines, tofu enrichi, produits laitiers),
  • Pauvres en oxalates (courgette, roquette, banane, pomme, riz, œufs),
  • Et une hydratation abondante.

Il est aussi utile de réduire les excès de sel, de sucre et de protéines animales si les calculs sont récurrents.

Quels aliments sont les plus riches en acide oxalique ?

Les aliments les plus riches en acide oxalique sont :

  • Les épinards
  • La rhubarbe
  • La bette à carde
  • Le cacao
  • Les amandes
  • Les graines de chia
  • Les patates douces
  • La betterave cuite
  • Le thé noir
  • Et bien d’autres…

Faut-il suivre un régime pauvre en oxalates ?

Pas forcément. Chez une personne en bonne santé, une alimentation variée suffit. Un régime pauvre en oxalates peut être utile dans certains cas (lithiases rénales, pathologies digestives), mais doit être encadré pour éviter des carences. L’objectif est avant tout l’équilibre, pas la restriction.

RÉFÉRENCES

[1] Noonan, S C, and G P Savage. “Oxalate content of foods and its effect on humans.” Asia Pacific journal of clinical nutrition vol. 8,1 (1999)

[2] St. Joseph’s Healthcare Hamilton. Oxalate in Food [Internet]. Hamilton (ON): St. Joe’s Hospital

[3] Ameli - Colique néphrétique (calcul rénal ou urinaire)

[4] Souccar T, Oxic Veggies – La face cachée des super-aliments. Thierry Souccar Éditions, 2023.

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